Les problèmes des femmes autochtones


Avant les premiers contacts avec les Européens, les femmes jouaient un rôle politique important

dans plusieurs sociétés autochtones. Ce rôle a perdu de l’importance avec le temps, au point où
leurs voix politique s ont été réduites au silence et la violence à l’endroit des femmes est devenue
un problème social de taille. La Loi sur les Indiens est grandeme nt responsable de ce changement
en privant les femmes qui se retrouvent seules de leur statut de vraie Indienne – une femme
devait épouser un autochtone ou avoir Le rôle des femmes autochtones avant le contact avec les Européens

Dans beaucoup de sociétés autochtones, les femmes jouaient un rôle important. Dans certaines
nations de l’Est, comme chez les Iroquois, les hommes pouvaient être chefs et détenir la balance
des responsabilités dans les prises de décisions quotidiennes, mais c’étaient les mères de clans
qui étaient responsables du vote et de la sélection des chefs à l’intérieur de leur nation. Si après
coup les mères de clans n’approuvaient plus leur sélection, elles avaient le droit de retirer le
pouvoir du chef et de l’assigner à quelqu’un d’autre. Ainsi, les chefs mâles devaient, en pratique,
rendre compte aux femmes qui, manifestement, détenaient la balance du pouvoir.
Les autochtones des Prairies étaient plus patriarcaux, car les hommes possédaient plus de
pouvoirs que dans d’autres cultures autochtones. Il y avait toutefois du respect : tout abus ou tort
fait à l’un des membres de leur nation pouvait avoir un impact sur leur propre survie.

Causes de l’inégalité des sexes et de la violence



Certaines personnes jugent que ce sont les Européens qui ont introduit la notion de l’inégalité des
sexes et qui ont redéfini leurs rôles dans la société autochtone. Par exemple, les marchands de
fourrures européens refusaient de traiter avec les femmes autochtones, même si la responsabilité
de la préparation des fourrures appartenait habituellement aux femmes. Éventuellement, les
hommes autochtones ont dû prendre la relève dans ces négociations pour favoriser les échanges
avec les Européens.

Même si des Écossais et des Français ont fondé des familles avec des femmes autochtones durant
la période de la traite des fourrures, certains Européens ont commencé à répandre des mythes
voulant que, de par leur nature, ces femmes étaient, pour une raison ou une autre, de moeurs plus
légères. Ces notions facilitaient les choses à tous les hommes qui cherchaient à blâmer
injustement ces femmes autochtones pour leurs problèmes ou à exercer contre elles des
représailles, ce qui les rendaient particulièrement vulnérables aux abus physiques et sexuels.

Les problèmes des femmes autochtones

Cette situation fut aggravée quand les autochtones furent placés dans des réserves sur les Prairies
durant les années 1800 et forcés de se tourner vers l’agriculture. Beaucoup d’hommes qui avaient
été de grands chasseurs ou pêcheurs sont devenus de misérables fermiers, ce qui engendra la
honte et la colère. Parfois, ces sentiments débordaient au sein de la famille, et leur rage
démesurée s’abattait alors sur leurs femmes et leurs filles devenues des cibles faciles.

Dans de telles conditions, beaucoup de femmes ont perdu leur estime de soi. Elles avaient peu de
recours – si elles quittaient la réserve pour échapper à la violence, elles perdaient leur statut
d’Indien en vertu de l’ancienne Loi sur les Indiens.
Malgré les changements sociaux et légaux de ces dernières années, le problème n’a pas disparu
pour autant. Une femme indigène sur trois peut s’attendre à être battue par son conjoint.








La Loi sur les Indiens de 1876 a effectivement fait des femmes des citoyennes de seconde classe
au sein de la société autochtone, et contribua à leur faire perdre leur estime de soi et leur statut de
groupe.

La loi cite explicitement que seuls les hommes pouvaient être considérés comme des Indiens de
par eux-mêmes. La seule façon pour une femme d’obtenir le privilège d’être considérée comme
une Indienne était de descendre directement d’un père indigène ou d’épouser un indigène.
Si une femme ayant le reçu le statut d’Indienne par sa naissance épousait une personne nonautochtone,
elle était émancipée dans la société canadienne et elle perdait automatiquement le
droit :
· D’être appelée une Indienne.
· De vivre sur une réserve indienne.
· D’avoir une sépulture sur une réserve indienne avec le reste de sa famille.

Par contre, si une femme non-autochtone épousait un Indien, elle était alors considérée comme
une Indienne qui pouvait vivre et être enterrée sur une réserve à côté de son époux, et cela même
si elle n’avait aucun autre lien de sang avec les autochtones.

Depuis les lois de 1869, qui sont antérieures à la Loi sur les Indiens, jusqu’aux révisions de la

Loi sur les Indiens en 1951, une femme autochtone n’avait pas le droit de :
· Se présenter comme candidate à un poste de chef de bande.
· Occuper tout autre fonction sur un conseil de bande.
· Voter dans une élection touchant la bande .

Les problèmes des femmes autochtones
Document dans Notre Mémoire en ligne
La Loi sur les Indiens, 1876

URL : http://www.canadiana.org/ECO/PageView/9_02041/0056

Les choses ne se sont pas améliorées pour les femmes autochtones en ce qui concerne les droits
découlant de leur statut d’Indienne avant 1985. C’est alors que le projet de loi C-31 fut introduit
et adopté par la législature fédérale. Cette loi a rétabli le statut d’Indien pour toutes les femmes et
tous les enfants qui l’avaient perdu en épousant un non-autochtone ou en quittant une réserve.

Ces changements ont toutefois causé de l’indignation dans les communautés autochtones, car ils
permettaient à plus de femmes et d’enfants de venir partager les terres, les ressources financières
et autres – des ressources qui étaient devenues très maigres dès avant 1985. Ce qui aurait dû être
une cause de célébration n’a fait que diviser encore plus certaines communautés autochtones.
Malgré les changements apportés à la Loi sur les Indiens au milieu des années 1985, les femmes
autochtones sont encore insatisfaites de cette loi. Elles estiment que cette loi est toujours sexiste
et favorise injustement les hommes. Elles aimeraient que certaines parties de la loi soient
réécrites pour mieux traduire les changements sociaux.
Par exemple, si une femme autochtone vivant sur une réserve veut divorcer son époux, elle peut
être expulsée de sa propre maison sans aucun recours. Le plus souvent, la maison ira à l’exépoux
selon l’Association des femmes autochtones du Canada qui, en 1999, a intenté un procès
contre le gouvernement du Canada à ce sujet.


Saviez-vous que … ?
Au début de ce siècle, à peine moins de 30 pour cent de toutes les femmes autochtones du
Canada vivaient sur des réserves, fort probablement pour des raisons de sécurité et les faibles
chances de trouver un emploi satisfaisant. La plupart des femmes autochtones quittent les
réserves aussitôt qu’elles deviennent adultes.

Les problèmes de l’heure
Pour certaines femmes autochtones, la vie est sans doute meilleure qu’elle ne l’était durant la
période des restrictions sévères imposées par la Loi sur les Indiens à la fin des années 1800 et au
début des années 1900. Dès 1974, l’Association des femmes autochtones du Canada avait été
créée comme véhicule politique pour faire entendre leurs griefs à travers tout le pays. (Cette
association, et d’autres organismes populaires représentant les femmes autochtones, reçoivent
très peu de financement et doivent souvent lutter pour se faire entendre.)
Voici quelques-unes des nombreuses questions demeurées en suspens qui touchent les droits des
femmes autochtones et qui doivent être réglées :

Les problèmes des femmes autochtones


· Les femmes autochtones n’ont pas encore obtenu l’égalité du droit de parole dans les
organisations régulières des Premières Nations et les conseils de bandes où les hommes
dominent toujours. Dans le passé, les hommes qui dirigent ces bandes et organisations
ont mis davantage l’accent sur les droits accordés dans les traités concernant les terres, la
chasse et la pêche. Alors que ces droits concernent aussi les femmes autochtones, ils
jettent souvent une ombre sur d’autres questions telles que le bien-être des enfants, le
logement et les soins de santé.
·
 Les femmes autochtones demeurent toujours des cibles faciles pour les actes de violence
à cause des nombreux problèmes soulevés plus haut. Elles ont aussi éprouvé de sérieuses
difficultés à obtenir l’aide des policiers au cours des disputes domestiques ou dans des
circonstances qui mettent leur vie en péril dans certaines régions du pays où subsistent
des préjugés raciaux et culturels.
·
 Les femmes autochtones sont plus à même de se retrouver en prison que d’autres
femmes, car elles sont souvent des victimes de longue date des représailles de la part des
hommes et pour d’autres raisons d’ordre social comme la pauvreté. Par exemple, les
femmes autochtones se voient souvent incapables de payer de petites amendes et sont,
pour cette raison, incarcérées.


Pour plus d’information, visitez :
· Le site de l’Association des femmes autochtones du Canada
URL : http://www.nwac-hq.org
· Le portail de CBC News First Nations.
URL : http://www.cbc.ca/news/indepth/firstnations
· L’Encyclopédie canadienne.
URL : http://www.thecanadianencyclopedia.com/index.cfm?TCE_Version=F


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